« Stray », « Cult of the Lamb », « Immortality »… Dix jeux vidéo qu’il ne fallait pas rater cet été


LA LISTE DE LA MATINALE

Il n’y a pas eu de trêve estivale sur la planète vidéoludique. Depuis juin, le service Pixels du Monde a tour à tour exploré une ville labyrinthique dans la peau d’un chat, monté un culte sataniste sanglant, suivi un cursus dans une école d’escape game ou intégré l’équipe des Tortues Ninja… Tour d’horizon en dix étapes des sorties marquantes que vous avez peut-être ratées au cours de l’été.

Nos cinq coups de cœur

  • « Stray » : tout en douceur

Vous êtes-vous déjà demandé ce que cela faisait d’être un chat ? Le premier jeu des studios français Blue Twelve nous met dans la peau d’un félin égaré qui cherche à retrouver sa famille après une séparation accidentelle. L’animal cherche ainsi à s’échapper d’une cité labyrinthique peuplée de robots. Sauter sur des toits depuis des rebords de fenêtre, se déplacer sur des gouttières, se faufiler dans des habitations grâce à des petits trous ou faire ses griffes sur le tapis… tout cela se révèle curieusement dépaysant, et diriger ce quadrupède nous rappelle à quel point le jeu vidéo reproduit en général une vision du monde anthropocentrée. Réjouissant pour les yeux comme pour les oreilles, cette expérience qui se traverse en cinq à six heures s’impose par sa narration émouvante.

Disponible pour 27 € sur PC et pour 30 € sur PlayStation 4 et 5.

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  • « Immortality » : un puzzle cinématographique renversant

Le nouveau jeu du Britannique Sam Barlow (Her Story, Telling Lies) raconte le destin tourmenté d’une actrice fictive qui a disparu mystérieusement et dont les films n’ont jamais été projetés en salle. A notre disposition pour résoudre l’enquête : les rushs (inventés pour le jeu mais tournés en images réelles) de trois longs-métrages réalisés entre 1968 et 1999 que l’on peut visionner sur une Moviola, une machine qui permet à un monteur de voir les bandes d’un film. Naviguer à vue à travers ces archives brouille nos repères et explose l’habituelle linéarité du cinéma. Ici, nous visionnons des images brutes, comme si elles venaient d’être tournées, et dans le désordre. Seul l’examen minutieux des scènes et de leurs coulisses nous permet de reconstituer les pièces d’un puzzle glaçant qui évoque, tour à tour, Eyes Wide Shut de Kubrick, Blow Up d’Antonioni ou Mulholland Drive de Lynch.

Disponible pour 17 € sur PC, Mac, Xbox Series, iOS et Android ; gratuit avec l’abonnement Game Pass ; bientôt disponible avec l’abonnement Netflix.

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  • « Last Call BBS » : hobbies en kit

Clap de fin pour Zachtronics, qui développait depuis plus de dix ans des jeux qui ne ressemblaient à aucun autre (dont Infinifactory, pour nous l’un des 100 meilleurs de tous les temps). En guise de bouquet final, le studio propose un faux ordinateur sur lequel tourne un faux système d’exploitation, depuis lequel on peut se connecter à un faux serveur pour télécharger huit faux jeux. Des puzzles complexes dans lesquels il faut fabriquer des chaînes de montage ou des circuits imprimés, une variante retorse du solitaire, une déclinaison brillante du picross et même un simulateur de peinture sur figurines… Et puis un jeu dans le jeu : débloquer les chapitres du journal de bord du propriétaire de cet ordinateur de fiction, dans lequel se mêlent réflexions sur la création et souvenirs vidéoludiques nostalgiques. Avec cet assemblage d’apparence hétéroclite, Zach Barth, le fondateur de Zachtronics, livre en réalité son titre le plus personnel.

Disponible pour 17 € sur PC, Mac et Linux ; gratuit avec l’abonnement Game Pass.

  • « Cult of the Lamb » : simulateur de culte

Cult of the Lamb fusionne deux univers visuels que tout oppose : celui du satanisme et celui du dessin animé pour enfant. Son protagoniste est un agneau adorable chargé par d’effrayantes divinités de monter son propre culte. Au commencement, notre troupeau n’est composé que de quelques ouailles qu’il faut nourrir, faire prier, bénir ou faire travailler. Mais l’agneau a aussi la fibre combattante et part en expédition éradiquer des monstres, à la manière de The Binding of Isaac. Si la partie tournée vers l’action se révèle moins aboutie que celle consacrée à la gestion, elle la complète toutefois bien puisqu’elle permet de collecter certaines ressources et d’enrôler des nouveaux adeptes. A notre retour, il s’agit toujours d’exploiter, de surveiller, de punir… puis de sacrifier. Un pied dans un monde malsain, un autre dans un univers adorable. Le grand écart fonctionne ici à merveille.

Disponible pour 23 € sur PC et pour 25 € sur PlayStation 4 et 5, Switch, Xbox One et Series.

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  • « Neon White » : cocktail explosif

Est-ce un jeu de course ? Un jeu de tir ? Un jeu de cartes ? Un puzzle ? Un roman graphique ? Le créateur américain Ben Esposito établit de surprenants ponts entre les genres. Seule l’inspiration initiale est explicite : l’idée de Neon White est née en regardant des speedruns, pratique qui consiste à parcourir des jeux vidéo le plus vite possible. L’objectif y est d’abord d’y terminer une centaine de niveaux très rapidement en éliminant au passage tous les démons. Les dépouilles des créatures nous dotent de cartes qui déclenchent des mouvements spéciaux. Les jouer au moment opportun permet ensuite de nous défendre et de passer les obstacles. Manette en main, l’alchimie fonctionne parfaitement, et le résultat est diablement addictif. Les niveaux sont frénétiques, variés et bourrés de secrets. Les terminer n’est que le début de l’aventure : chacun propose un lot de chemins autres qui ont réveillé le speedrunner qui sommeillait en nous.

Disponible pour 22 € sur PC et Switch.

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Cinq autres titres réjouissants à essayer

  • « Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder’s Revenge » : cowabunga !

Elaborer aujourd’hui un jeu qui aurait pu sortir sur la Super Nintendo il y a trente ans, tel est le programme que se sont fixé les développeurs québécois de Tribute Games et l’éditeur français Dotemu lorsque les studios Nickelodeon les ont autorisés à exploiter la licence des Tortues Ninja. Ce jeu de bagarre à gros pixels est d’une fidélité sans faille aux beat them up des années 1990, tout en réactualisant ce qui faisait leur saveur : une prise en main immédiate, des combats dynamiques (seul ou à plusieurs) et des univers aussi colorés qu’inventifs.

Disponible pour 25 € sur PC, PlayStation 4 et 5, Switch, Xbox One et Series.

  • « Xenoblade Chronicles 3 » : JRPG, mon amour

Moins connu que Final Fantasy ou Dragon Quest, Xenoblade Chronicles est pourtant une série qui fait battre le cœur des amoureux des jeux de rôle japonais. Le troisième épisode revigore la formule qui mélange des aventures à dominante narrative, gorgées de cinématiques, et des combats en équipe épiques durant lesquels chaque personnage a un rôle défini. Riche, profond et de longue haleine, il s’impose comme un incontournable du genre.

Disponible pour 60 € sur Switch.

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  • « Escape Academy » : la grande évasion

Les escape game (des salles de jeu qui demandent de sortir d’une pièce où l’on est enfermé dans un temps limité) nous ont toujours semblé importer dans la vraie vie les mécaniques très courantes dans les jeux vidéo d’énigmes. Escape Academy boucle la boucle en simulant cette activité sur console et PC. Avec ses niveaux inventifs thématisés autour d’une formation scolaire pour les as de l’évasion, ses retournements de situation vicieux et ses casse-tête en temps réel, cette expérience, que l’on peut explorer seul ou à deux, ne nous offre aucun répit.

Disponible pour 17 € sur PC et pour 20 € sur PlayStation 4 et 5 et Xbox Series ; gratuit avec l’abonnement Game Pass.

  • « The Quarry » : le camp de vacances qui tourne mal

Sorti début juin, The Quarry ne s’est pas effacé de notre mémoire. Cet hommage aux films d’horreur des années 1980 et 1990 nous propulse dans un camp de vacances où les moniteurs sont la proie de forces malveillantes. De nos choix dépend la survie de ces adolescents, pas très futés, que l’on incarne chacun son tour. Bourré d’humour et d’hémoglobine, ce récit dont on est le héros propose des scénarios multiples en fonction de nos décisions. Le vertige des possibles se révèle finalement plus fascinant que le vicieux jeu de massacre.

Disponible pour 60 € sur PC, pour 70 € sur Xbox One et sur PlayStation 4 et 5 et pour 75 € sur Xbox Series.

  • « Card Crawl Adventure » : le maître des cartes

L’Allemand Arnold Rauers reprend sa recette qui avait fait mouche sur mobile avec Card Crawl et surtout l’excellent Card Thief. Card Crawl Adventure est ainsi placé dans un univers médiéval où l’on s’attable dans des tavernes dans lesquelles il faut battre des créatures matérialisées sous forme de cartes. La partie se déroule comme un roguelike (Hades, Slay the Spire), c’est-à-dire que le héros doit venir à bout de tous les niveaux d’une traite, tout échec imposant de repartir de zéro. A rebrousse-poil de la majorité des jeux pour smartphone misant sur la facilité, celui-ci demande d’être persévérant.

Disponible gratuitement sur Android et iOS ; comprend des achats intégrés.



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